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Aquaculture

Contexte

Au-delà de protéger la biodiversité tout en incluant et en formant les populations locales, l'association Rimba vise à aider autant que possible ces derniers à faire face aux différents problèmes qu'ils rencontrent. Il est important de savoir que la majorité des populations autour du site de l'association sont des populations côtières de pécheurs qui vivent quasiment exclusivement de leurs activités de pêche. Mais les chalutiers internationaux qui ratissent les côtes indonésiennes depuis des décennies et la pollution importante amènent les populations de nombreuses espèces marines à décliner ; par conséquent, les pécheurs indonésiens ont de plus en plus de mal à subsister par leur activité. Ils se tournent alors parfois vers le braconnage et la déforestation illégale pour survivre.

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C'est ici qu'aux côtés de l'association Rimba, et en partenariat avec l'entreprise française Ecocean, nous intervenons. L'idée est de tester, puis de mettre en place et de développer une activité d'aquaculture durable à double objectif : réensemencer les océans pour contrer l'effondrement de la biodiversité marine et proposer aux populations une alternative pérenne à impact positif leurs permettant de vivre et de se nourrir.

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Vue d'ensemble du processus de mise en place de l'activité d'aquaculture durable

La technique pcc

Pour ce faire, nous allons utiliser une technique appelée PCC ou Post-larval Capture and Culture. L'idée est de capturer des post-larves (de jeunes poissons n'ayant pas encore atteint le stade juvénile) en mer grâce à CARE® Light Trap, un dispositif conçu par Ecocean, puis de les faire grandir sous contrôle dans une nurserie. Une fois arrivées à un stade de croissance plus avancé, il s'agira d'en relâcher une partie à la mer, et d'élever l'autre à des buts nourriciers et commerciaux dans des bassins en pleine mer.​​​​​​ Il est nécessaire de capturer les futurs poissons au stade de post-larve car c'est à cette période de leur vie qu'ils quittent l'océan où ils ont commencé à se développer pour venir coloniser les récifs coralliens proches des côtes. De plus, la mortalité au stade larvaire et post-larvaire est extrêmement élevée (de l'ordre de 90 à 99%). Les post-larves constituent ainsi une ressource naturelle abondante et aujourd'hui encore inexploitée. Évidemment, l'activité de PCC n'est durable que si la proportion de post-larves capturées reste faible au regard du vivier total. Il ne s'agit en aucun de développer une activité non-raisonnée à l’échelle industrielle, mais bien d'apporter une solution concrète à l'échelle locale.

D.vulgaris 19mm ©Antonyfortin.jpg
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Sepiole 17mm ©Antonyfortin-8.jpg
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Illustrations de différentes espèces de post-larves - ©Ecocean

La Technique de PCC est recommandée et soutenue par de nombreux programmes scientifiques :

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L'International Coral Reef Initiative, qui considère la PCC comme étant une "Bonne pratique"

La technique de PCC est également soutenue par le programme Man & the Biosphere de l'UNESCO

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Elle fait notamment partie des mesures recommandées par le Grenelle de la Mer tenu en 2009.

Organisation de la mission

Cependant, rien n'indique que cette activité soit réellement réalisable de manière pérenne. C'est pour cette raison qu'elle se scinde en deux phases distinctes :

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  • Une première phase d'étude de faisabilité se déroulant sur plusieurs mois (idéalement un an complet). Il s'agit à la fois d'une étude de faisabilité technique visant à s'assurer qu'il existe aux alentours du village de l'association des sites permettant la capture de suffisamment de post-larves intéressantes pour que l'activité d'aquaculture soit réalisable de manière durable, mais aussi de faisabilité économique et humaine afin de s'assurer de l'acceptation du projet à l’échelle locale ainsi que de la pertinence du modèle de fonctionnement et de la pérennité économique de l'activité.

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  • Une deuxième phase, si la première est concluante, de mise en place de l'activité. Il s'agit dans un premier temps de construire la nurserie et les bassins d'élevage. Ensuite, il faudra former les pêcheurs volontaires pour exercer l'activité, ainsi que superviser l'organisation de l'activité et établir les quotas de relâche des poissons.

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Étant donné les délais, nous n'interviendrons que sur la première phase d'étude de faisabilité, mais nous étudions déjà la deuxième afin de bien comprendre les tenants et les aboutissants globaux de ce projet.

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La phase sur laquelle nous allons intervenir consiste donc à tester dans la durée différents sites, afin de s'assurer qu'il est possible de récupérer suffisamment de post-larves pour que l'activité d'aquaculture soit intéressante et durable pour les pécheurs. De plus, il faut s'assurer que les post-larves capturées soient des espèces intéressantes pour l'élevage à des fins nourricières. Pour capturer les post-larves, il est nécessaire d'utiliser des appareils, les dispositifs CARE® Light Trap, que l'on dépose à la tombé de la nuit à la surface de l'eau et qui agissent comme des pièges à post-larves. Le dispositif CAREⓇ est une sorte d'entonnoir en filet flottant à la surface et attirant les post-larves grâce à une source lumineuse (voir l'illustration plus bas). Ces appareils doivent être relevés à l'aube tous les jours afin de récupérer les post-larves intéressantes pour l'activité, et de les répertorier. Ces appareils ont été conçus et testés par l'entreprise Ecocean, qui propose de nous en vendre 3 d'occasion pour la somme d'environ 3000€ (soit aux alentours de 1000€ l'unité). Dans une volonté forte d'implication, nous avons donc décidé de concert avec Rimba de nous porter garant du financement de ces appareils. Une fois les appareils acquis et expédiés à Sumatra, notre rôle sur place sera de tester environ 5 ou 6 sites différents qui ont été identifiés par les membres sur place de l'association Rimba. Ces tests doivent s'inscrire dans la durée (au moins 6 mois, au mieux un an), car nous ne maîtrisons pas l'ensemble des cycles biologiques et météorologiques qui régissent le développement des post-larves de l'environnement local du village et de l'association. Afin d'être certains de la validité de nos résultats, nous allons donc devoir tester plusieurs fois chaque site sur des périodes de 2 à 3 semaines, pendant lesquelles nous devrons réaliser des relevés quotidiens. Nous interagirons ensuite avec les membres de Ecocean en France afin d'identifier les espèces capturées, puis nous devrons traiter l'ensemble des données récupérées afin de tirer des conclusions et prendre la décision de poursuivre le développement de l'activité ou non.

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Illustration du dispositif CARE® Light Trap développé par Ecocean - ©Ecocean

Si la première phase de test est concluante - autrement dit si l'on constate qu'il est possible de récolter suffisamment de post-larves - Rimba lancera le développement concret de l'ensemble des infrastructures nécessaires à l'activité d'aquaculture. Pour cela, elle fera encore appel à Ecocean qui propose de gérer l'ensemble des constructions et des formations nécessaires. L'ensemble de ces prestations nécessitent entre 50 000 et 90 000€. Il s'agit ici de construire une nurserie dédiées, ainsi que des bassins artificiels en mer, et de former aussi bien les membres de l'association que les habitants qui seront volontaires pour exercer cette activité.

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Illustration de la nurserie - ©Ecocean

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Illustration de la nurserie - ©Ecocean

Et après ?

Par la suite, le rôle de l'association (au-delà de mettre à disposition des habitants les infrastructures), sera de s'assurer que l'activité d'aquaculture est correctement exercée, et notamment que suffisamment de poissons sont relâchés à la mer, mais aussi de venir en aide aux villageois sur le long terme si d'importants investissements sont nécessaires. En somme, elle gardera un œil bienveillant sur l'activité, et s'assurera aussi que les habitants impliqués dans la nouvelle activité ont complètement abandonné leurs activités illégales parallèles.

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